31 octobre 2013

M'sieur, où on peut trouver tes livres?


On me pose la question à chacun de mes ateliers dans les écoles, au primaire comme au secondaire.
Et moi, de répondre :
-       À ton avis? Où est-ce qu’on peut bien trouver mes livres?
-       Euh…?
-       Dans une bibliothèque ou une librairie.
Et là, mes jeunes futurs lecteurs ont la même réaction :
- Une librairie? Comme… comme Renaud-Bray, genre?
Ils ne sont vraiment pas sûrs.
- Oui, par exemple. Il y a en d’autres, ça dépend d'où tu habites.
La professeure intervient alors pour donner le nom de la librairie la plus proche de l’école.
Ouf!
Dans le débat actuel sur l’avenir des librairies, on oublie que beaucoup d’enfants ne sont jamais entrés dans une librairie de leur vie, parce que leurs parents n’y mettent jamais les pieds. On leur apprend souvent à fréquenter une bibliothèque, et c’est déjà énorme, on les traine parfois dans un salon du livre, mais il serait aussi bien de leur donner des clés pour venir farfouiller dans les rayons de leur librairie de quartier.
Les déniaiser, en somme.
Je crois que la librairie Monet propose des ateliers dans ce sens, et d’autres aussi organisent des animations chez elles, mais ça semble trop peu.
J’ai aussi — une fois – vu une libraire jeunesse animer un atelier sur son métier dans une école primaire. J’avais trouvé l’idée excellente.

Si on veut que les libraires exercent le plus longtemps possible leur belle profession, il serait judicieux d’expliquer à plus d’enfants qu’ils existent.

28 octobre 2013

C'est quoi un roman?


Qu’est-ce qu’un roman? La définition du Petit Larousse est longue et précise : «Œuvre littéraire, récit en prose généralement assez long, dont l’intérêt est dans la narration d’aventures, l’étude de mœurs ou de caractères, l’analyse de sentiments ou de passions, la représentation, objective ou subjective, du réel.»
Pourtant, je me suis posé la question en lisant POMME S d’Éric Plamondon. Il est bien écrit sur sa couverture : ROMAN. Mais sa forme se détourne d’un récit classique.

J’ai adoré ce livre, troisième d’une trilogie tournant autour de 1984. Dans Pomme S, il est question de Steve Jobs. 
Le bouquin est construit en 113 chapitres de quelques lignes ou quelques pages. Chacune des entrées pouvant avoir un lien avec Jobs, Apple, le Macintosh, l’informatique, 1984… est explorée avec intelligence, finesse et humour. L’écriture est un bonheur. On apprend plein de choses inutiles, mais qu’on aime savoir. J’ai savouré chaque partie de Pomme S. Ça m’a bien sûr ramené à ma nouvelle intitulée Pomme Z, publiée dans le recueil Du cyan plein les mains.

Mais ce puzzle est-il un roman pour autant? J’en doutais jusqu’au chapitre 105, justement intitulé «Quel est le rapport?» Éric Plamondon y donne la réponse : «Le rapport, c’est que tous ces objets et tous ces gens font partie de la même histoire.»
Alors, oui, Pomme S est un roman. Excellent, même.

24 octobre 2013

Lire nous transporte

Très bonne initiative que cette opération Lire vous transporte, en collaboration avec les Libraires du Québec, Les Bibliothèques de  Montréal et la Société de transport de Montréal.
Le principe est simple et malin: à l'aide de votre téléphone intelligent, vous cliquez sur le QR Code du livre que vous choisissez sur les affichettes dans les autobus. Vous téléchargez alors gratuitement le 1er chapitre.
Si vous aimez ce que vous lisez et voulez comnnaître la suite, il suffit de suivre les liens: pour l'emprunter en numérique dans une bibliothèque ou pour l'acheter dans une librairie.
Vraiment pas compliqué et bon pour la littérature québécoise.
Les Voleurs de mémoire fait partie de la sélection proposée.
Articles dans Le Devoir et La Presse.


22 octobre 2013

Comment j'ai écrit 10 ans, pas méchant

La couverture du 1er livre a été refaite.
Au début, il y a la novella 9 ans, pas peur, surgie du néant. Je sais toujours d’où viennent chacune de mes histoires, courtes ou longues. Celle-ci est l’exception qui confirme la règle.
J’ai eu beaucoup de bons commentaires de lecteurs concernant ce livre et ça m’a donné envie d’écrire un deuxième volet à ce cycle qui deviendra probablement une trilogie.
 
Pour 10 ans, pas méchant, j’ai gardé un narrateur enfant, mais celui-ci est différent du Angélito de 9 ans, pas peur. Et je sais précisément d’où m’est venue l’inspiration.
Ce que l’enfant raconte au début est un souvenir personnel. J’ai eu ce geste violent quand j’étais gamin et je ne me le suis jamais expliqué. Ça aura au moins servi à quelque chose...
Pour le reste du récit, j’ai pioché dans d’autres moments vécus de ma jeunesse, revus à ma manière. Grand bonheur d’écriture et direction littéraire réalisée par Grégory Lemay.

Voici le 4e de couverture :
Le garçon a dix ans, une mère et une petite soeur. Des copains, aussi. Il s’amuse bien, comme il dit. Son père est mort sur un chantier de construction et le fils se demande si ses mauvaises blagues y sont pour quelque chose. Et puis, il y a Luigi, l’ami de son père, qui rend trop souvent visite à sa mère. Le garçon ne l’aime pas. Quelle méchanceté pourrait-il inventer pour l’éloigner ?

André Marois a puisé dans ses souvenirs d’enfance pour raconter cette histoire d’où il ne sort pas grandi. Après la candeur du jeune héros de 9 ans, pas peur, la malice de cette histoire très noire surprend comme un retour de bâton vraiment pas gentil.

21 octobre 2013

Science-fonction



Pascale Raud signe une critique de La Fonction très intéressante dans le dernier numéro de la revue Solaris. Jétais un habitué de sa consoeur la revue Alibis, qui fait dans le polar. Me voici dans la science-fiction, avec raison.
Le papier commence ainsi : «La Fonction m’a surprise, je dois l’avouer. Ce n’est pas la première fois que je lis du André Marois, et il m’a habituée à un style fleuri, plein de « jeux de mots », d’humour noir et de cynisme. Dans La Fonction, le style de Marois est plus « sage », mais... le roman n’en est pas moins intéressant, au contraire.»
Ainsi donc, je suis perçu comme un auteur plus drôle que noir.
La critique s’achève de la sorte : «J’ai beaucoup aimé ce roman. C’est un genre de science-fiction qui n’a pas besoin de beaucoup d’effets spéciaux pour atteindre sa cible. Un seul et unique élément de notre réalité est changé, et voilà que de nombreuses questions essentielles en découlent. Les personnages de Franck et de Rosa sont à la fois complexes et touchants, et vivent leur humanité comme ils le peuvent. André Marois décrit leurs hésitations, leur mal-être, leurs questionnements, avec subtilité et nuances : rien n’est tout blanc ou tout noir, mais plutôt gris, à l’image de ces choix que l’on est obligé de faire au quotidien, sans réellement savoir où cela va nous mener. Mais, au fond, n’est-ce pas ça, la vie, avoir le choix ?»
Voilà qui fait ma journée, comme dirait Clint.

18 octobre 2013

Wordfest, etc

Mardi soir, j'ai assisté à l'événement Murder, they wrote, avec l'auteur américain Jeffery Deaver et le Canadien Peter Robinson. Je ne les connaissais pas, j'étais curieux. La salle était pleine, l'audience composée à 80 % de femmes. La moyenne d'âge tournait autour de 70 ans. Ça donne une idée sur le lectorat du polar... La présentation fut sympathique, mais sans plus. Ça manquait de mordant, à mon goût. Ces gars-là semblent des bons faiseurs d'histoires, mais ils ne m'ont pas convaincu de lire leurs romans.
J'ai continué depuis mes ateliers dans les écoles francophones et d'immersion en français, devant des groupes de 80, 100, voire 120 élèves. Le niveau de français est très bon. Les élèves sont disciplinés, les questions fusent.
L'organisation du Wordfest est vraiment impeccable. Les moyens sont là. Le vin est bon. Les rencontres sont passionnantes.

Calgary est une ville jeune, en pleine activité. On rencontre peu de natifs d'ici, mais des Québécois, des Ontariens, des Pakistanais, des Français, des Érythréens... Tout le monde semble apprécier la vie ici et personne ne veut repartir.





17 octobre 2013

Comment j'ai écrit Petit Pat


En 2010, lagence de publicité Nolin BBDO ma demandé décrire une série de cinq contes réconfortants pour son client le lait. Mes histoires ont été enregistrées avec dautres pour des baladodiffusions qui ont joué pendant quelques mois. 
Deux ans plus tard, je les ai proposées à mon éditeur La courte échelle qui a particulièrement aimé lune delles, intitulée Tout le monde dehors! La surprise a été quon moffre alors de publier toute une série avec mon personnage (qui a changé de nom). J'ai donc tout réécrit, plus long, plus fouillé, plus mieux. Petit Pat venait de partir pour de grandes aventures à son échelle.

Jaime cette rencontre de deux univers (la communication et lédition) grâce à une histoire et quelques personnages. Cest mon quotidien.
Les illustrations de Luc Melanson sont superbes et tout à fait dans le ton.

Le tome 2 est écrit et sintitule Ma grand-mère est plus forte que la tienne. Il est prévu den publier quatre. À suivre, donc.

16 octobre 2013

Literary Death Match

La photo est pourrie, mais on nous a interdit de photographier juste après.
Hier soir, j'ai assisté au Literary Death Match à Calgary. Le principe est simple: deux écrivains s'affrontent en lisant un texte de leur cru. Trois juges, écrivains eux aussi, déterminent un gagnant selon son mérite littéraire, sa performance et d«intangibles» raisons.
Il y a deux rondes et les gagnants se retrouvent en finale dans une compétition de dessins où ils doivent reconnaitre des titres de livres canadiens.
C'est une très bonne idée, car c'est avant tout un spectacle. On rit beaucoup. Les textes sont crus, drôles, provocateurs. L'animateur est lettré et hilarant. Ça permet de découvrir sept écrivains d'une manière festive. Les spectateurs (beaucoup de spectatrices en fait) achètent les livres à la sortie et repartent avec une dédicace toute chaude.
On devrait importer ce concept à Montréal. Il voyage déjà dans toute l'Amérique du Nord.
(J'avais été pressenti pour participer, mais mon anglais oral étant ce qu'il est, je me suis défilé. Je sais maintenant que j'ai bien fait.)



06 octobre 2013

De Baie-Comeau à Calgary

On notera la précision de mon intervention devant durer 54 minutes
Mon octobre sera vagabond. Jarrive juste des Antichambres du livre de Baie-Comeau, où jétais invité en compagnie de Annie Bacon, Valérie Perreault et Bob le chef. Deux jours dateliers dans les écoles primaires et secondaires, puis un salon du livre.
Organisation impeccable, accueil chaleureux, classes préparées, beau temps, bonne bière : ce fut une réussite.
Avec en plus un match du Drakkar (on a gagné 3 à 2 contre les Saguenéens.)
Je reste une semaine à Montréal, puis je repars pour le Wordfest de Calgary, du 15 au 18 octobre.
Je ny chômerai pas non plus : ateliers dans les écoles, rendez-vous et tout
Cest un gros festival et ma première visite à Calgary aussi. J'espère pouvoir assiter aux présentations de Chuck Palahniuk et Craig Davidson.