24 avril 2012

Nus


Un roman de Jean-Bernard Pouy représente toujours, pour moi, une garantie de plaisir de lecture. Pour Nus, le contexte est aussi original qu’intrigant. Un groupe d’anarchistes décide d’organiser son «université d’été» dans un camp de nudistes. Ils sont venus pour parler de choses sérieuses : le troc, le pouvoir, la clandestinité, l’argent, la justice. Libertaires jusqu’au bout des ongles, ils vivent avec détermination leurs convictions. On sent que Pouy connaît son sujet : les références sont nombreuses, justes, inspirantes. Les «apoilistes» sont aussi dans un milieu nouveau pour eux, déstabilisant. Il y est question de sexe, de franchise, de pudeur.
Bien sûr, c’est un polar, il y a un meurtre dès le début du livre. Et une enquête, comme un joli prétexte. On parle beaucoup, on agit peu. On réfléchit intensément. On s’engueule pour mieux se rabibocher. La galerie de personnages que Pouy dépeint est colorée, attachante. Très franchouillarde aussi.
Bien sûr, il y a le style Pouy : fleuri, généreux, imagé, inspiré tout au long des 129 pages. On parle aussi beaucoup de bouffe et de vin blanc bien frais.
Le titre ne m’avait pas attiré à sa sortie en 2007. C’est bien la seule réserve que j’ai sur ce livre (avec la laideur de la couverture).

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